ETUDE DE SPECIALITE - L’ANALYSE DU DISCOURS RAPPORTE DANS UN ARTICLE DE PRESSE
Prof. Aruștei Dana Marinela,
Colegiul Tehnic „Miron Costin” Roman, jud. Neamț
Cuvinte cheie: discours rapporté, article, presse
Dans les articles de presse, les procédés utilisés pour intégrer le discours cité qui dispose de ses propres marques de subjectivité, de ses embrayeurs, dans le discours citant, attaché à une autre instance énonciative (celle de la journaliste) sont le discours direct, le discours indirect et le discours narrativisé.
Le discours direct est inséré et suit une argumentation, organisée par le journaliste. On prend comme exemple l’article Travailler, pour quoi faire ?, écrit par le journaliste Sarah Nuyten dans la revue Le français dans le monde, no 385, janvier-février 2015. On y trouve plusieurs marques du discours direct :
- la présence de deux systèmes d'énonciation: celui du locuteur premier et celui des locuteurs seconds.
- la présence de marques typographiques spécifiques (italique, guillemets, deux-points) : dans un article, le journaliste reprend les paroles d’un autre locuteur, les marque par les guillemets et l’italique.
- la présence des verbes introducteurs de parole ou de pensée indiquant qui prend la parole ou qui pense, verbes qui peuvent précéder l’intervention d’un locuteur (Comme l’explique Catherine… : « Pour moi, travailler est une évidence. Cela fait tout simplement partie de la vie ») ou verbes placés en incise avec inversion du sujet qui coupent la réplique (« L’artisan qui est amoureux de son métier, qui l’exerce par passion, c’est un cliché, lâche-t-il. On ne sait jamais comment va se passer le mois, c’est stressant … », « Mon job est aussi une façon d’exister, je m’y trouve, explique-t-il. La médecine reste un milieu respecté aujourd’hui… »), ou bien être placé après la réplique (« Je voulais avoir un métier reconnu, déjà parce que tous mes potes ont un job … », explique Johan Bourgeois).
- la présence des phrases de type interrogatif, exclamatif : « Mais pourquoi travaille-t-on ? Qu’est-ce qui nous motive ? L’argent ? », « Cool, je vais manipuler des ordinateurs ! »
- la présence de précisions sur les conditions de l'énonciation (ton, gestes, expressions du visage, sentiments...) : « le regard éteint », « souriant ».
- l'utilisation d'un niveau de langage courant.
- l’utilisation de la première personne.
Dans un article de presse on trouve des îlots textuels intégrés dans le discours indirect ou dans le discours narrativisé :
Il le dit lui-même, sont métier n’est pas « le plus contraignant et le plus difficile du monde ».
Chaque mois, il gagne 2300E, l’ »assurance de pouvoir vivre comme il en a envie, de faire ce qu’il souhaite, sans avoir à s’inquiéter ».
Le discours indirect implique un seul locuteur. D’habitude, on renonce à la première personne en faveur de la troisième : Il le dit lui-même, sont métier n’est pas « le plus contraignant et le plus difficile du monde ». La marque syntaxique c’est le verbe dire.
Dans le discours indirect Comme l’explique Catherine, il lui est aussi difficile de quitter sa maison le matin pour aller travailler, que de fermer la boutique le soir pour rentrer chez elle, la marque syntaxique est le verbe expliquer.
Outre le discours direct et le discours indirect, dans un article de presse on peut trouver aussi une autre forme de discours rapporté - le discours narrativisé :
Christelle Olivier confie sa vision de la vie professionnelle.
Chaque mois, il gagne 2300 E (…)
Avant cela, elle a travaillé comme commerciale dans une banque(…)
A ses yeux, le travail est un des éléments qui contribuent à la construction d’une vie équilibrée.
Elle gère aujourd’hui l’accueil des familles, les petites questions de la vie quotidienne des résidents, répond au téléphone… Un métier de contact qui la satisfait.
La presse compose, décompose et recompose le discours d'autrui en aménageant des stratégies discursives classiques qui relèvent du discours rapporté. Tenue, par des contraintes extralinguistiques, de réaliser une subtile alchimie entre authenticité et fiction, entre littéralité et transformation, elle scénographie plus particulièrement le discours direct surmarqué, en exhibant ponctuellement le rapport à la matérialité au dit ou à l'écrit d'autrui.
Bibliografie:
Sarah Nuyten, Travailler, pour quoi faire ?, Le français dans le monde, no 385, janvier-février 2015
Laurence Rosier, La presse et les modalités du discours rapporté : l’effet d’hyperréalisme du discours direct surmarqué, article trouvé sur https://www.persee.fr/docAsPDF/igram_0222-9838_2002_num_94_1_2668.pdf
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