Dans le document „Portfolio sur support numérique” élaboré par le Ministère de l’Éducation du Québec (2002) on mentionne six types de portfolios[1]:

· le portfolio de collection où l’élève conserve certains travaux;

· le portfolio de réflexion où l’élève analyse ses méthodes de travail;

· le portfolio d’appréciation, l’élève jette un regard critique sur ses travaux;

· le portfolio de documentation où l’élève est rappelé à ramasser les documents qu’il désire soumettre à l’appui du développement de ses compétences;

· le portfolio de communication avec ses amis, ses professeurs, ses parents;

· le portfolio d’évaluation.

L’Association for Supervision and Curriculum Development distingue trois types de portfolios :

· le porfolio d’apprentissage

· le portfolio de présentation

· le portfolio d’évaluation .[2]

Le portfolio d’apprentissage est composé sur une base journalière et comprend les travaux de toutes sortes de l’élève et des réflexions sur ses travaux qui prouvent son progrès. Selon Jalbert , ce portfolio permet de poursuivre différents objectifs, on choisit des travaux illustrant ses forces et faiblesses ou encore des notes sur ses méthodes de travail et ses préférences.[3] L’élève ajoute régulièrement des documents, il réorganise le contenu et réalise une permanente communication avec le professeur et ses collègues. La réorganisation du contenu permet de plus à l’élève de prendre conscience des apprentissages réalisés.[4]

 Dans le portfolio de présentation l’élève sélectionne ses meilleurs productions en jettant un regard critique sur son travail en s’autoévaluant. L’élève est celui qui choisit les travaux selon ses critères. L’élève apprend à adapter sa présentation au public à qui il s’adresse: pairs, enseignants, mais aussi parents. le lecteur découvre l’apprenant dans sa globalité.

Ce portfolio peut-être conservé d’une année à l’autre. Le futur enseignant, voire le futur employeur, peut être intéressé par consulter ce portfolio. Le portfolio d’évaluation permet d’évaluer le niveau de développement des compétences de l’élève, tout au long ou à la fin d’un cycle scolaire, en fonction des compétences attendues.[5] L’utilisation d’un portfolio numérique présenté par l’élève sur Web ou sur cederom aura un effet positif sur la motivation de l’élève.

Le portfolio d’évaluation contient les compétences, les stratégies, les instruments d’évaluation, les tableaux des résultats.[6] Ce type de portfolio s’apparente davantage à un processus d’évaluation sommative. L autoévaluation de l’eleve y est moins préponderante que dans les deux autres types de portfolios.Ce portfolio est utile pour faire la preuve du développement de la compétence annoncée ou de l’ensemble des compétences annoncées. Ce type d’évaluation peut mener à la certification ou à l’obtention d’un diplôme.[7] 

2.Les formats d’un portfolio

a. Portfolio en papier

Pour Xavier Roegiers, le portfolio est un dossier de l’apprenant qui comprend un ensemble des documents elaborés par lui, des productions personnelles : questions, essais, des prestations moins ou plus réussies, en général en « papier ». [8].Il peut comprendre des photos (une réalisation artistique), ou encore de cassettes audio ou vidéo (un enregistrement vidéo d’un exposé fait en classe par l’élève).[9]

b. Le portfolio électronique (e-portfolio)

Il a apparu au début des années 1990. Les pédagogues américains et anglophones du Québec commencent à utiliser le portfolio en éducation. Plus récemment, cet intérêt pour le portfolio s’est étendu aux pays européens comme la France, la Suisse et la Belgique.[10] Il présente certains avantages par rapport au portfolio en papier:

· Il est plus facilement révisable et modifiable que son homologue papier;

· Il peut être mis en ligne, totalement ou en partie et être ainsi rendu au public, ce qui lui confère une plus grande portabilité, une meilleure diffusion;

· Il peut également permettre à l’institution d’avoir des informations sur le déroulement et les résultats d’une formation;

· Il peut permettre à l’apprenant de créer très facilement des liens entre plusieurs matières sur un même projet ou avec des documents extérieurs au portfolio.[11]

· Il développe la compétence transversale liée aux tehnologies d’information et de communication.[12]

· Il est sécuritaire (droits d'accès, mots de passe...);

· Il est stimulant pour l'élève;

· Il dure facilement plusieurs années.

Le support électronique présente aussi des inconvénients: l’accès à l’ordinateur, la disponibilité des ressources humaines et techniques, l’espace disque de rangement suffisant (si le portfolio est sur un serveur) et la compatibilité de formats de fichiers.[13]

En ce qui concerne le format des contenus d’un portfolio électronique, on peut y inclure des photos, des séquences vidéos, des graphiques, des textes numériques, des programmes informatiques, une lecture ou une chanson inventée, une intervention en classe ou l’exposé d’un élève. Le portfolio électronique peut être stocké sur des disquettes, CD-ROM, ZIP, sur un serveur (tel que celui de l’école) ou encore sur un site hébergeur.[14]

La création d’un portfolio électronique demande d’associer les étapes du développement d’un portfolio avec celles du processus de développement d’un outil multimédia.[15]

Les portfolios peuvent être personalisés en ajoutant des couleurs , une image que les élèves ont eux-mêmes créée ou qui représente quelque chose qui leur tient à cœur, des symboles décoratifs qui représentent leurs intérêts (collage, dessin, peinture, illustration faite sur l’ordinateur). Dans la classe les portfolios des élèves peuvent être rangés dans un coin specialement amenajé.[16]

3. Les fonctions d’un portfolio

Il est un aide dans le proccessus d’enseignement – apprentissage. Lorsqu’il est utilisé pour soutenir l’apprentissage ou témoigner d’une progression, le portfolio a un contenu plus étendu. La période couverte (étape, semestre ou année scolaire) et l’ampleur de la matière peuvent également varier selon les portfolios. Simon et Forgette Giroux propose d’inclure des éléments repartis en quatre catégories : les habilités cognitives, les comportements, les attitudes, les valeurs, le progrès de l’élève. [17]